Père Bruno Diangadio
RENCONTRE AVEC LE PERE DIANGADIO
Le Père Pillet change de paroisse en septembre 2009 après 12 ans de présence parmi nous, notre évêque lui a confié une nouvelle mission qu’il a acceptée : il est devenu en septembre curé du groupement paroissial de Montrevel-en-Bresse. Nous avons eu l’occasion d’apprécier à plusieurs reprises sa disponibilité et sa participation à la vie et aux événements du village. C’est avec une certaine tristesse que nous saluons son départ mais nous sommes sûrs qu’il saura œuvrer pour le mieux dans ses nouvelles paroisses donc ‘AD MAIORA !’ Michel Jean Pillet. Son successeur est le Père Bruno Diangadio.
Je suis né au Congo Démocratique (Congo Kinshasa), ordonné prêtre il y a bientôt trente ans, mon champ d’apostolat: enseignement au Séminaire et la vie paroissiale pendant vingt neuf ans. j’ai vécu 6 ans à Innsbruck. en Autriche j’étais censé prendre une congé sabbatique, mais il s’est mué en insertion pastorale dans le diocèse de Belley-Ars en 2004 où j’ai commencé par remplacer le Père Raymond Billoudet. Je suis ensuite allé dans le groupement paroissial de Pont-d’Ain en 2005 où je suis resté 4 ans. En juin 2009 on m’a demandé de remplacer le Père Michel à St-Genis, Sergy, Crozet et Chevry.
On laisse toujours des gens ou quelque chose derrière soi quand on change de paroisse.
J’ai construit des relations que ce soit à Innsbruck, et à Pont-d’Ain… Il est vrai que la séparation a été parfois un peu pénible. Ni les paroissiens de Pont-d’Ain, ni moi-même ne nous y attendions, et il m’a fallu quelques semaines de réflexion avant de dire oui. Je me suis retrouvé devant un choix à faire : ou prendre deux groupements, ce qui était au-dessus de mes forces ou accepter St-Genis, un grand groupement paroissial au centre du Pays de Gex, et après un Père très apprécié et expérimenté. Alors, avec l’aide de Dieu et les gens qui se montrent très accueillants et compréhensifs dès le début, je suis convaincu que cela se passera
Quand on arrive dans une nouvelle paroisse c’est un peu comme la ‘rentrée’ pour un instituteur! Qu’est-ce qu’on attend quand on prend une nouvelle paroisse?
J’espère me comprendre le mieux possible et rapidement avec les paroissiens et que la transition se passe au mieux. Que le travail de Dieu, et de l’Eglise continue, et même si, évidemment, je ne pourrai pas faire exactement comme mon prédécesseur, je souhaite que nous soyons tournés vers les choses essentielles sans préjugé défavorable. Pour moi ce que j’attends c’est de prendre en charge les personnes qui me sont confiées, que l’Eglise et la société avancent, que les valeurs humaines et chrétiennes soient bien vécues, voilà ce que j’attends. C’est un souhait, je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. Le Père Michel a très bien préparé la transition, et j’ai rencontré une volonté évidente de la part des gens. Je n’ai senti aucune réticence et pour le moment tout se passe très bien: j’ai déjà eu trois mariages, deux funérailles, deux baptêmes… et j’ai célèbré des messes dans toutes les paroisses…
Qu’est ce qui vous a le plus surpris à Sergy ?
J’étais passé avec le Père Michel pour visiter cette magnifique petite église, mais ce qui m’a le plus frappé lors de ma première messe c’est toutes ces familles qui sont venues avec leurs enfants, et tous ces enfants qui étaient impliqués, qui ont servi la messe et ont participé de façon tellement vivante. L’accueil, chaleureux suivi du verre de l’amitié m’a vraiment surpris j’ai vraiment apprécié cette chaleur humaine. Tous ces enfants dans l’église c’est également une chose qu’on ne voit pas souvent dans d’autres paroisses et cela m’a beaucoup frappé à Sergy. Lorsqu’il n’y a plus que les gens âgés dans un église c’est un peu comme si elle mourrait doucement, mais lorsqu’il y a des enfants cela apporte la joie et cela ne me perturbe pas du tout au contraire. Pour cette première messe je n’avais rien préparé de particulier. J’ai improvisé largement jusqu’au Notre Père que nous avons prié avec les enfants réunis autour de l’autel, ce fut particulièrement spontané.
Le millénaire sera religieux ou ne sera pas…
Je ne suis pas prophète donc je ne peux pas dire si cela se réalisera, mais ce que je sais c’est qu’il y a une dimension : l’absolu, qu’on retrouve en chacun de nous, qu’on le veuille ou non. On la retrouve à travers des événements parfois pénibles, difficiles, et on revient toujours à cette dimension de l’absolu, au spirituel. Au cours des siècles il y a eu le refus de cet absolu, comme au siècle passé. Il y a eu les grands courants d’athéisme, et plus près de nous, le communisme qui est tombé, il n’y a pas très longtemps dans le bloc de l’Est.Il y a une attente chez les gens, il y a un besoin spirituel qu’on ne maitrise pas vraiment bien. Quand le Pape Jean Paul est mort, des dizaines de milliers de jeunes dont on dit qu’ils ne sont plus croyants, sont partis spontanément depuis toute l’Europe, pour faire jusqu’à 13h de queue simplement pour voir le corps du Pape pendant quelques minutes. Personne ne les y a obligés, je dirai qu’on assiste à quelque chose de fondamental, qu’on redécouvre, qu’il y a des valeurs qui sont essentielles.
Qu’est-ce que le christianisme?
C’est l’Amour de Dieu, c’est l’Amour du prochain, et je pense que ça c’est basique. On peut être humaniste, on peut être philanthrope, mais je crois qu’il existe une source en nous qui nous permet d’aimer sincèrement et c’est cela la dimension spirituelle. J’ai travaillé sur un auteur jésuite de Lyon : le Père De Lubac. Il disait : Un humanisme qui exclut Dieu dans son processus théorique, risque d’être contre l’homme : le drame de l’humanisme athée. C’est une contradiction. Mais si on vit avec l’esprit de Dieu en profondeur (source de toutes valeurs humaines) on sera ouvert et on fera du bien aux autres. Je crois profondément en cela. Mais est-ce que nous allons tous adhérer totalement à cette vision spirituelle pendant ce siècle ou ce millénaire ? Je l’espère, mais je ne me fais pas trop d’illusions: nous ne sommes que des humains, susceptibles d’évoluer dans un sens comme dans l’autre : on peut rechercher cette dimension spirituelle, on peut parfois être rebelle, on peut aussi tenir des raisonnements erronés. Les expériences de la vie peuvent conduire à la révolte, au doute ou à la découverte de l’absolu. C’est ce que je souhaite, et cela ne pourra jamais faire de mal à quiconque du moment qu’on développe une spiritualité positive, constructive, qui recherche et l’Amour de Dieu et l’Amour du Prochain.Mon souhait le plus ardent est que je m’adapte vite à la population, et réciproquement, afin que nous puisssions nous occuper rapidement de choses essentielles: la vie fraternelle à promouvoir au jour le jour, entre nous au Nom de Dieu avec la transformation de nos coeurs…