Bernard Le Gal
(Article paru dans Sergy.Info no 41 – juin 2010)
Bernard Le Gal ancien institeur à Sergy
Arrivé en septembre 1969 de Sarzeau (Morbihan) où il avait passé 5 ans, Sergy est son troisième poste après déjà plusieurs années d’ancienneté à l’Education Nationale. A sa demande, il obtient son intégration dans l’Ain et arrive à l’occasion d’une création de poste à Sergy. L’école était alors sous la direction de Mme Jacqueline Schall. Il choisit Sergy, surtout parce que sa femme Martine (enseignante également), travaille à Genève..
La classe qui lui est attribuée est située dans la salle de l’ancien Conseil de la Mairie où, au milieu de la pièce, trône un poêle à bois. A l’époque la classe ne comporte qu’une vingtaine d’élèves, mais le nombre va monter jusqu’à 34. En 27 ans de carrière, Bernard va voir plus de 250 élèves user leur fond de culotte sur les bancs de sa classe… A tel point que la Municipalité de l’époque devra construire un « préfabriqué » sur l’emplacement de l’ancien parking de l’école actuelle. Il n’y avait à peine qu’une dizaine de fermes dans Sergy et il a été très bien accueilli par la population rurale de l’époque. Par contre pour le logement, il lui a fallu attendre un an pour trouver un appartement à Saint-Genis. Jusqu’à ce qu’un soir de 1970, deux personnes arrivent dans sa classe. Elles avaient entendu parler du fait qu’il cherchait un terrain à Sergy. Il peut alors construire sa maison où il emménage en 1972. Il s’est même présenté au Conseil municipal au deuxième tour et, à une voix près, il ne passe pas. Sa démarche était plus de susciter des candidatures dans le village en plein développement que de se faire vraiment élire. Au grand soulagement de Martine, sa femme, il ne sera pas élu…
Mais revenons à l’école, Bernard Le Gal est fier de pouvoir dire qu’avec l’aide de tous ses collègues, avec qui il a toujours eu d’excellents rapports, tous ses élèves sont sortis de l’école en sachant lire, écrire et compter. Fier également d’avoir été l’instigateur des échanges et des voyages de l’école : Paris, le Midi, la Bretagne. Il se rappelle avec un brin de nostalgie la colonie de vacances en bordure de mer que l’école publique de Malestroit mettait à la disposition des élèves de Sergy, ce qui leur a permis de découvrir, entre autre, la base navale de Lorient. Une petite anecdote au passage : pendant une classe de mer, lors d’une visite à la base des sous-marins de Lorient, une accompagnatrice de nationalité italienne que l’on ne nommera pas mais que tout le monde reconnaîtra… n’arrivait pas à obtenir l’autorisation d’accéder aux militaires du port de Lorient. Fort heureusement, elle n’est pas très grande ; elle réussit tout de même à pénétrer dans les installations, dissimulée habilement au milieu des élèves de la classe de CM2 de Bernard Le Gal.
Bernard initiera également le ski à l’école avec l’aide des parents. Cette activité sera à l’origine de la création d’un nouveau Sou des écoles, lequel perdure depuis. Il a en effet fallu que les dépenses engendrées par cette activité soient encadrées de façon plus formelle afin d’obtenir des subventions de la Fédération des oeuvres laïques. Jamais à court d’initiative, Bernard lance ensuite le handball à l’école, avec entre autre, l’élève Claude Ruffinoni (l’actuel lieutenant des pompiers de Sergy), le volleyball avec Alain Houllemare (actuellement retraité heureux) et participe à des séances de marionnettes avec les parents en vue de spectacles pour enfants.
Malgré toutes ces activités, Bernard trouvera encore le temps de devenir éducateur au Tennis-club de Sergy, et de participer à l’animation du club. Il participe également à la création, en 1972-73, des mercredis de neige Saint-Genis/Sergy avec Jean Belleville (président du Sou des écoles de Saint-Genis). Sa vie d’élève dans le Morbihan ne diffère pas tant de celle de ses propres élèves à Sergy. Les relations parents-enseignants étaient bien différentes de ce que nous vivons aujourd’hui. Mais petit à petit avec les différentes réformes, les choses ont énormément évolué et pas forcément dans le sens qu’il aurait toujours souhaité ; du coup, l’heure de la retraite ayant sonné pour cet « instit » hyperactif, il ne regrette pas son départ et mieux, il a su conserver des relations amicales avec la majorité des parents et ses élèves.
Aujourd’hui, et bien qu’à la retraite depuis quinze ans, il continue à s’occuperd es enfants du Ski-Club de Sergy. Il est la preuve vivante qu’un Breton peut se sentir parfaitement à l’aise et intégré au milieu d’un paysage de montagne, sans pour autant renier ses origines. Il retourne d’ailleurs en Bretagne régulièrement, chaque année, faire de la voile et assouvir sa passion de la mer (qu’on voit danser en pantalons de golfs clairs). Sa femme en a d’ailleurs fait les frais à plusieurs reprises en voulant sauver le matériel, et Bernard lui en sait gré !